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Travail du sexe / Prostitution

Notion clés

Les termes de « travail du sexe » et de « travailleuses·eurs du sexe » désignent l’activité et les personnes qui l’exercent, quelles que soient les conditions de cet exercice. Cette terminologie renvoie aux personnes dont l’activité, choisie ou contrainte, se définit dans des échanges économico-sexuels dont les transactions économiques peuvent être explicites (prestations sexuelles contre de l’argent) ou implicites (services sexuels contre protection, logement, produits psychoactifs, aide à la migration…).

Cette activité peut générer des violences physiques et psychologiques avec des conséquences en termes de santé physique et mentale. Les travailleuses·eurs du sexe sont l’une des populations les plus exposées au risque d’infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH et l’hépatite B. Cette exposition est liée à la nature du travail du sexe mais aussi aux actes violents auxquels ils·elles sont trop souvent confronté·e·s et qui limitent leur capacité à se protéger et à imposer le port du préservatif. D’autres problèmes de santé sexuelle et reproductive (grossesses non désirées, cancer du col de l’utérus, manque de suivi des grossesses et du post partum) sont régulièrement identifiés comme prioritaires par les travailleuses du sexe elles-mêmes.

L'activité prostitutionnelle n'est, en France, ni interdite, ni réglementée. Toutefois, les clients de la prostitution sont pénalisés depuis la loi de 2016. Cette loi a également introduit la notion de "parcours de sortie de la prostitution et d'insertion sociale et professionnelle" pour les publics cibles qui le souhaitent. Ce parcours donne accès à un titre de séjour ainsi qu’à une aide financière, mais il reste très précaire. La France a été rappelée à l’ordre à plusieurs reprises par le Conseil de l’Europe pour l’insuffisance de sa politique de lutte contre la traite des êtres humains.

Points de vigilance

Il existe plusieurs courants de pensée et de pratiques pour appréhender l’industrie du sexe et les approches juridiques qui lui sont relatives. Parmi ceux-ci, deux courants principaux :

  • Une position abolitioniste qui considère la prostitution comme un système de violence structuré dont les travailleuses·eurs du sexe seraient essentiellement des victimes (position de la France). C’est une approche qui vise à accompagner les personnes exclusivement vers l’arrêt de cette activité. Cette position peut croiser les intérêts d’associations prohibitionnistes qui considèrent la prostitution comme une faute morale et un délit.

  • Une position qui prône la décriminalisation du travail sexuel. Cette approche considère que les politiques de pénalisation (travailleuses·eurs ou client·e·s) sont incompatibles avec un bon accès aux soins ou à la prévention puisqu’elles concourent à stigmatiser les personnes qui pratiquent ce type d’activité et les invisibilise. Les associations qui prônent cette position ont souvent une approche de non-jugement dite de réduction des risques et des dommages (RDR), pour renforcer la prévention et l’accès aux droits, et considérer toutes les formes que peut prendre le travail du sexe.

Il est essentiel de comprendre ces approches, pour pouvoir accompagner les personnes dans les démarches et les choix qu’elles peuvent faire.

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